Pensées profondes - Anecdotes piquantes
Rendez-vous prochains (novembre 2017)

Notre nouvel épisode :

Le contrôleur

Résumé des épisodes précédents :

Le type avait sèchement refusé le café que je lui proposais et s’était installé au bureau qui était aménagé, à l’époque, dans un coin de notre chambre. J’avais reçu quelques jours auparavant une lettre m’annonçant sa venue et j’avais préparé dossiers et documents. Je restais seul dans la cuisine, une tasse à la main. Pas vraiment inquiet... mais quand même... Ça n’est jamais très rassurant, un contrôle URSSAF.

 « Finalement, je prendrais bien un petit café, s’il vous en reste. » Le type m’avait rejoint dans la cuisine, il paraissait plus détendu. « Ça a été plus rapide que prévu, le plus long, c’est la route jusqu’à votre campagne... Mais bon, en ce qui vous concerne, vous êtes trop incompétent pour être malhonnête... » Ensuite, il est rentré dans les détails : « Nous autres, voyez-vous, on fait des rapprochements entre les documents comptables et avec le théâtre de la Fronde, ça ne colle jamais. Oh, ce ne sont jamais des grosses sommes mais, tenez, après vérification, ce trimestre-là, vous nous avez volé. Le suivant, c’est vous qui êtes volé... Et ça continue, tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre... J’ai fait la synthèse : à ce jour l’URSSAF vous doit un peu plus de mille francs... Délicieux votre café... Je dois vous avouer, qu’en dehors du boulot, j’aime beaucoup le spectacle et j’ai assisté à plusieurs de vos représentations, alors quand je vois l’état de votre compta... Si je peux me permettre un conseil... Ne changez pas de métier. »
Message reçu, dès lors, j’ai remis ma comptabilité en des mains plus expertes et j’exprime toute ma gratitude à celles et ceux qui s’y sont collés. Certains ont tenu quelques mois, d’autres plusieurs années avec constance, compétence, rigueur et... patience.
Dominique est celle qui aura tenu le plus longtemps. Nous nous étions rencontrés à l’époque des apprentissages, j’avais du goût pour le plateau, elle s’intéressait aux coulisses et à l’administration du spectacle. Michel, son compagnon, était mon copain de lycée et de conservatoire. Aujourd’hui, il travaille au sein de sa propre compagnie (au moins aussi marginale que la mienne). Dominique s’occupe de nos deux structures, ainsi, heureusement pour elle, que de bien d’autres mieux dotées. Elle m’a confié, un jour : « De toutes les compagnies que j’administre, la Fronde est la plus fauchée et c’est celle qui travaille le plus... ». Ce n’est plus vrai, aujourd’hui. La baisse des subventions, la difficulté de faire aboutir le moindre projet ont eu peu à peu raison de ma détermination à faire vivre une compagnie en province. D’autant que depuis 2010 je développe avec bonheur mon métier de comédien à Paris. J’envisageais donc sereinement la fin du théâtre de la Fronde. Dominique m’a donné le coup de grâce : « Tu sais, j’ai trois petits enfants maintenant et j’en ai marre de trimballer mon ordinateur portable partout en vacances, je prends ma retraite à la fin de l’année ».
Las, entre temps, on le sait, je me suis laissé entraîner à Avignon. J’en suis revenu avec quelques belles perspectives de tournées (entre autres « Rhinocéros » à la fin de ce mois à l’International Theater de Frankfurt - eh oui, le monde du spectacle est plus réactif, outre-Rhin). Et puis un nouveau projet de spectacle a germé, les premières répétitions commencent la semaine prochaine avec la violoncelliste Lucile Louis, le titre : « Paternités ». On s’appuiera sur quelques textes qui apparaissaient déjà dans « La corde sensible » mais surtout on va travailler des nouvelles plus récentes, et Lucile m’a promis de belles surprises musicales... La création est prévue au printemps, mais si tout va bien, on pourra peut-être l’anticiper... Bref, le théâtre de la Fronde sort de sa léthargie, et moi je me retrouve avec, en perspective, les retrouvailles avec mon contrôleur URSSAF préféré.

D’ici là, je vais terminer ma semaine parisienne à la Huchette où j’assassine depuis mardi Stéphanie Chodat avec la complicité de Nicole Huc dans « La leçon » de Ionesco (représentations à 20h ce soir et demain : 10 et 11 novembre, réservation au 01 43 26 38 99). Dimanche 12 novembre à 17h, à la salle IN OX de Langeais, encore « La Leçon », cette fois en compagnie de Lucie Barré (« l’élève ») et Stéphanie Mathieu (« la bonne »). C’est bien le théâtre de la Huchette qui se décentralise en Touraine et pour moi ce sera un plaisir de jouer presque à domicile (j’appelle ça un « contrat pantoufles », quand je peux dormir à la maison). Je troquerai ensuite pantoufles contre bottes de sept lieues pour des représentations de « Vient de Paraître » à Draveil (91210) le samedi 18 novembre à 20h (réservation : 01 69 52 78 78), dimanche 20 novembre à 18h à Bern (3011, Suisse) ; puis « Rhinocéros » les 22, 23, 24 novembre à 20h, à l’International Theater de Frankfurt (Allemagne). N’étant pas sûr de prendre le temps de rédiger une prochaine lettre, d’ici là, je préfère annoncer les représentations du prochain mois de décembre : « Vient de Paraître » d’Édouard Bourdet les 5 à Pouzauge, 7 à Monaco, 8 à Valence.

À quand et où la création de « Paternités » ?
Qu’adviendra-t-il du projet de collaboration avec la violoniste Zhang Zhang ?
Violoniste également mais aussi chef d’orchestre et metteur en scène, Alexandre Stajic parviendra-t-il à développer un projet autour de
Tchékov dont je serai un des comédiens ?

Les huissiers les pourchassent ! Le succès les guette !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez, bientôt, en lisant « Les pensées et anecdotes de décembre 2017 » !

Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http://www.theatredelafronde.com (que nous ne manquerons pas de réanimer dans les jours à venir) mais surtout nous pouvons devenir « amis facebook » (Theatre de la Fronde @sirgue) et vous pourrez ainsi suivre, minute par minute, l’actualité palpitante de notre compagnie.
Vous en saurez beaucoup plus en venant nous voir !