Pensées profondes - Anecdotes piquantes
Rendez-vous prochains (mai 2017)

Notre nouvel épisode :

Benito

Résumé des épisodes précédents :

Ce n’est pas pour nous vanter, mais on avait la plus belle parade du festival, Benito et moi ! Benito, c’était mon rhinocéros (plus ou moins) apprivoisé. En avons-nous provoqué, tous les deux, des mouvements de panique ! Des fous rires aussi...
Et je lui dois une bonne part du succès de mon spectacle, cette année-là en Avignon. C’était au mois de juillet 1997.

Avec du grillage, du papier, de la colle, de la peinture, beaucoup de travail et un grand talent, deux amis, Jean-Marie et Olivier Laurence (père et fils) m’avaient fabriqué ce magnifique rhinocéros grandeur nature. Certes, à considérer les pattes du périssodactyle : pantalons de treillis et brodequins militaires, on pouvait douter de l’authenticité de l’animal mais les artistes avaient travaillé dans le réalisme et quand un rhinocéros déboule au coin d’une petite rue Avignonnaise on ne prend pas toujours le temps de lui contempler les gambettes.
Casque colonial, saharienne, short et chaussettes à mi-mollet, je jouais les « Tintin au Congo », je m’efforçais de guider et contenir le rhinocéros à l’aide d’un petit bâton et d’un chiffon rouge, je me voulais rassurant : « Calme, calme Benito » et, à l’adresse des passants : « N’ayez pas peur, je le contrôle parfaitement »... Les rieurs comprenaient l’allusion, quelques autres s’enfuyaient en courant et parfois en hurlant... Quelle magnifique publicité pour mon spectacle !

Benito, c’était un peu l’Arlésienne en Avignon : on en parlait beaucoup, on le voyait peu, une ou deux courtes apparitions quotidiennes. Je ne voulais pas banaliser sa présence et surtout, il fallait soulager mes comparses. La carapace n’était pas très lourde mais l’air y était confiné, la chaleur étouffante et marcher courbé en deux, sans presque rien voir de la foule environnante n’était pas une sinécure. Caroline, ma compagne se dévouait pour faire les pattes avant du rhinocéros. Des amis, des étudiants ou des jeunes, recrutés sur place, faisaient les pattes arrière. Il m’arrive, encore aujourd’hui, de me faire interpeller dans les rue d’Avignon : « Oh ! Tu ne me reconnais pas ? C’était moi les jambes de ton rhino ! ».
Nous avons vécu mille aventures, cette année-là, Benito et moi, mais celle qui me restera à jamais en mémoire se déroula vers une heure du matin. Que faisions-nous, place Pie, à une heure aussi avancée ? Certes il y a encore du monde dans les rues mais c’est un public un peu marginal, un peu alcoolisé... Certainement pas le « cœur de cible » pour Ionesco... Un commissariat de police jouxte la place Pie, on n’y chôme pas à cette heure de la nuit... J’ai retrouvé mon Benito, tête baissée, corne en avant, fièrement campé sur ses quatre pattes, bloquant à lui tout seul, un car de CRS. J’ai fait semblant de vouloir le chasser à coup de bâtons, le rhinocéros ne bougeait pas d’un millimètre, ça a duré dix bonnes minutes. Autour de nous, c’était un attroupement joyeux et moqueur et surtout, à l’intérieur du véhicule, on apercevait une escouade de gendarmes... littéralement pliés de rires.
Une telle scène serait-elle encore envisageable aujourd’hui ?
C’était en France, en Avignon, en juillet 1997.

Il y aura, dans quelques semaines, une seconde lettre mensuelle consacrée aux aventures de Benito. En toute modestie et par déférence envers Alexandre Dumas nous l’appelerons « Vingt ans après ».

Le 12 mai prochain à 20h, je reprendrai mon rôle de Bridoizon dans « Le mariage de Figaro » au théâtre municipal de Beaune (21). Le dimanche 21 mai à 18h, au bord de la Manse sur la commune de Crissay (37) nous donnerons une représentation de « Cul de grève ».

Comment nos amis préparent-ils les festivals d’été ?
Le succès sera-t-il au rendez-vous du
« Mariage de Figaro » du prochain Avignon ?
Le triomphe attend-il
« Rhinocéros » à ce même festival ?
Y aura-t-il des avant-premières ? À Paris ? À Chédigny ?

Les huissiers les pourchassent ! Le succès les guette !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez, bientôt, en lisant « Les pensées et anecdotes de juin 2017 » !

Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http://www.theatredelafronde.com (que nous ne manquerons pas d’actualiser dans les jours à venir) mais surtout nous pouvons devenir « amis facebook » (Theatre de la Fronde @sirgue) et vous pourrez ainsi suivre, minute par minute, l’actualité palpitante de notre compagnie : les trahisons, les revirements, les prises de pouvoir...
Vous en saurez beaucoup plus en venant nous voir !