Résumé des épisodes précédents :
La vague d’enthousiasme est sortie d’un restaurant Grec de la rue de la Huchette et m’a submergé alors que je sortais tranquillement du théâtre. C’était en mai 2013. La vague avait pris la forme volubile et Costaricaine d’un couple de spectateurs : Vanessa et Jacques Sagot.
Au cours de ces derniers mois, Vanessa et Jacques sont revenus plusieurs fois voir les représentations de « La leçon » et de « La cantatrice chauve », les soirées se prolongeaient ensuite à la terrasse des cafés du quartier Saint Michel ou dans le foyer du théâtre avec les autres comédiens. Chacun était sous le charme de leur érudition, leur gentillesse, leur humour... Et de l’extraordinaire faculté d’enthousiasme qui m’avait surpris à notre première rencontre.
On sent que c’est d’abord dans les livres que Jacques a appris notre langue. Il parle, avec accent, un français classique parsemé d’expressions désuètes et de tournures littéraires. Ses longues phrases alambiquées ne manquent ni d’emphase, ni d’humour, ni de poésie. Si on considère qu’un spécialiste est celui qui connaît presque tout sur presque rien, Jacques Sagot, qui est une bibliothèque vivante, ne sera jamais un spécialiste, sa curiosité boulimique le pousse à tout embrasser, musique, littérature, diplomatie... Et c’est ainsi qu’il est, dans son pays, un écrivain reconnu et un chroniqueur littéraire et sportif... Il est, avant tout, un pianiste de renommée internationale. Il était aussi, jusqu’en août dernier, ambassadeur du Costa-Rica auprès de l’UNESCO. Mais, au Costa-Rica comme ailleurs, les carrières diplomatiques ont leurs aléas et, depuis quelques semaines, Vanessa et Jacques sont retournés dans leur pays.
- Mais je reviendrai bientôt, en France, m’a dit Jacques. Je reprends mes activités premières, je donnerai une conférence à Paris le 17 novembre et auparavant, le 14, ce sera un récital dans une petite ville au bord de ce magnifique fleuve que tu m’as fait découvrir : Saint-Cyr-sur-Loire... Je ne sais pas bien où ça se situe.
Moi je savais et je n’ai eu de cesse de profiter de son passage à proximité pour organiser un récital à Chédigny. C’est alors que Jacques m’a fait cette étrange et flatteuse proposition :
- Tu sais que j’aime bien tes textes et en particulier, les nouvelles que tu interprètes avec la violoncelliste.
- « La corde sensible ».
- C’est ça. Eh bien, j’aimerais que tu me les donnes à lire. J’en choisirai une et j’en ferai une analyse littéraire et musicale.
- ?...
- Ah, j’aurais besoin d’un piano à queue.
C’est la nouvelle intitulée « Le regard du maquignon » que Jacques a retenue.
De mon coté, j’ai poussé la porte du Théâtre du Rossignolet qui est un lieu charmant, creusé dans le coteau à l’entrée de Loches (37). Une salle troglodytique modeste mais équipée d’un piano ¼ de queue Pleyel de 1905.
Jacques et moi échangeons régulièrement par internet et plus rarement par téléphone. On travaille un peu « à l’aveuglette » et je lui laisse volontiers la maîtrise de la soirée. Je pense qu’une première partie sera consacrée à l’approche « littéraire » mais qu’ensuite, la part belle sera faite à Debussy, Liszt, Satie, Chopin...
« Un piano entre deux monde », ainsi avons-nous appelé la curieuse aventure qui nous attend le jeudi 13 novembre à 20h30 (réservation au : Theatre.du.Rossignolet@hotmail.fr, 06 36 57 66 14) et que nous partagerons avec 40 spectateurs.
Ce sera la dernière pour le théâtre de la Fronde, en 2014.
D’ici là, je serai retourné à la Huchette, à Paris, du mardi 4 au samedi 8 novembre à 20h pour jouer « La leçon » de Ionesco avec Emilie Chevrillon et Nicole Huc (réservation au 01 43 26 38 99). Plus tard, au cours de ce même mois de novembre, s’ouvrira une parenthèse « Beaumarchais » : je rejoindrai l’équipe du « Mariage de Figaro » au théâtre André Malraux de Saint-Germain-en-Laye du 20 au 23, à l’Espace Carpeaux de Courbevoie le 25, au théâtre municipal de Jonzac le 28 et au théâtre Donald Cardwell de Draveil le 30. D’autres représentations suivront en France et en Suisse en décembre. En janvier et février ce sera le théâtre 14 à Paris. La parenthèse se fermera (provisoirement j’espère) au printemps 2015. Il conviendra, alors, de voir si, compte tenu du désengagement des collectivités publiques, il y a, encore une place, en Indre & Loire, pour le travail du théâtre de la Fronde.
Après le succès de notre première de « la Bourriche », quand et où jouerons nous la seconde ?
À quand notre prochaine représentation en Touraine ?
Nos amis retourneront-ils à la Réunion ?
Les huissiers les pourchassent ! Le succès les guette !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?
Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de novembre » !
Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http//www.theatredelafronde.com (l’ensemble des chroniques y apparaît ainsi que les magnifiques « Photos du mois »).
Et beaucoup plus en venant assister à l’une de nos prochaines représentations.
À suivre...