Résumé des épisodes précédents :
Stéphanie Mallarmé (?) Victor Hugot, Arthur Rambo, Charles Bodelaire (!!!!). L’erreur est flagrante au point d’en devenir inconséquente. On se contente, dans ce cas, de la mention « nos lecteurs auront rectifié d’eux-mêmes »... C’est quand les trompettes de la renommée soufflent moins fort qu’il faut être plus vigilant car il n’y a personne, alors, pour relever la faute d’inattention... Ainsi, ai-je écorché le nom d’un magnifique poète : j’ai rebaptisé, je ne sais comment, André Stagnaro, l’auteur de « Dédale » et je ne m’en serais même pas rendu compte sans la réprimande de Anne Lascombes. Douce réprimande : une phrase du poète à méditer et que je partage volontiers : « Si ta maison est détruite, ton livre inconnu, ton enfant parti, qu’importe : tu auras bâti la maison, écrit le livre, aimé l’enfant... »
Une autre mésaventure à méditer, celle de ces collégiens Tourangeaux privés de spectacle en janvier dernier à cause de Gustave Courbet. Eh oui le grand peintre réaliste du XIXème siècle ! Il y a 150 ans, ce coquin-là trouvait malin de peindre en gros plan l’intimité de sa copine et d’appeler ça : « L’origine du monde » (vision du monde un brin anthropocentrée peut-être ?). L’œuvre est exposée au musée d’Orsay à Paris où elle doit faire l’objet d’un nombre considérable de voyages scolaires. Et pourtant c’est à cause d’elle que mes amies Christine Mariez et Emmanuelle Tregnier n’ont pu (provisoirement) jouer au collège Rameau de Tours, dans le parc de Grandmont. J’ai eu le bonheur de partager avec l’une et l’autre de nombreux spectacles : de la chanson réaliste (« Bastille-Bastringue ») aux alexandrins de Jacques Rampal (« Célimène & le cardinal ») en passant par Prévert, Maupassant, Gottfried Bürger (« Le baron de Münchhausen »), nous sommes, elles et moi, complices de longue date... Mais complices de quoi ? D’insolence en bande organisée ? De trouble de la morosité publique ? D’appel à l’impertinence générale ?...
Au sein de la compagnie Interligne, Christine et Manue ont multiplié les spectacles drôles, insolents, provocateurs... « Quand même » est de cette veine-là ! C’est, à la fois, une pochade et un pamphlet : on y rit beaucoup, on est choqué parfois, on a le droit de pas être d’accord et le devoir de réfléchir... Mais surtout on est embarqué par le talent des comédiennes !
Et pourquoi les collégiens ont-ils été privés de ça ?
Et qu’est ce que Courbet vient faire dans cette histoire ?
L’explication est simple et compliquée, autant que l’anecdote est dérisoire et inquiétante. À la création (il y a 3 ans), « L’origine du monde » illustrait l’affiche du spectacle. C’était une version édulcorée de l’œuvre puisqu’un bandeau portant le titre du spectacle masquait le centre du tableau mais ce n’était pas une affiche très heureuse et elle n’est plus guère utilisée. Comment le principal du collège a-t-il été informé de l’existence de cette affiche ? S’est-il introduit nuitamment dans les locaux de la compagnie pour fouiller dans les archives ? A-t-il parcouru le site internet dans tous ses recoins ? Une association de parents d’élèves s’est elle émue à mauvais escient ?...
Toujours est-il que les comédiennes, qui intervenaient avec des enseignants dans des ateliers scolaires depuis plusieurs semaines, ont été prévenues la veille pour le lendemain que la représentation aurait lieu... en avril (ne te découvre pas d’un fil). Cette petite reculade, dans le temps, est sans grande importance mais elle est révélatrice d’une frilosité qui inquiète : qu’il y ait des censeurs, des inquisiteurs, des ayatollahs, des rhinocéros, des bonnets rouges, des chemises noires... Soit. Faut-il, pour autant, leur céder à la première alerte ?
À vouloir ne déplaire à personne, on prend le risque de bien mornes programmations.
On prend d’autres risques au théâtre de la Huchette où, en troisième partie de soirée, est accueilli un spectacle d’après Aimé Césaire : « Les Hommes debouts ». Pour ma part, j’y jouerai « La leçon » de Ionesco du 4 au 8 mars, à 20h, en compagnie de Emilie Chevrillon et Stephanie Fresson, réservation au 01 43 26 38 99. Le samedi 15 mars, « Rhinocéros », du même Ionesco, sera repris à la salle des fêtes de Thilouze, à 20h30, dans le cadre de la programmation de CEDR, réservation au 02 47 73 24 74. A l’occasion du printemps des poètes, les dimanche 16 mars à 17h au centre culturel de l’Aubrière à Fondettes (37) et mardi 18 mars à 19h, à la salle Jean de Ockeghem à Tours (37), je participerai à des concerts poétiques et musicaux organisés par l’association des Amis de André Stagnaro - Poésie vivante, nous serons trois récitants, Anne Lascombes, Florence Leguy et moi-même, et une harpiste, Catherine de Preissac.
« Joli Jumper », remplaçant de notre camion « Menuiserie », affichera-t-il au compteur, dans quelques années, autant de magnifiques tournées que son prédécesseur ? (Parviendra-t-il à un état de délabrement aussi avancé ?)
« Le Rhinocéros » et « La Leçon » seront-ils associés en une même soirée ?
Que manigancent donc Philippe Boisneau (pêcheur de Loire), Jean-Marie Sirgue (comédien) et Bernard Charret (chef cuisinier) ?
A quand « La corde sensible » à la Huchette ?
Les huissiers les pourchassent ! Le succès les guette !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?
Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de mars » !
Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http//www.theatredelafronde.com (le site a été remanié, en profondeur : l'apparence est la même mais les rubriques sont plus faciles d'accès - en particulier nos chroniques - il va s'enrichir dans les semaines à venir).
Et beaucoup plus en venant assister à l’une de nos prochaines représentations.
A suivre...