Nouvelles de septembre 2013 - Rendez-vous d’octobre 2013

Notre nouvel épisode :

Sofia

Résumé des épisodes précédents :

Il y a une vingtaine d’années, je me suis beaucoup impliqué dans la pratique des matches d’improvisation. C’est un intérêt qui s’est dissipé assez vite mais pendant deux ou trois saisons, j’ai été séduit par cette technique para-théâtrale. A la façon des musiciens de jazz qui font « le bœuf », elle permet à des comédiens qui ne se connaissent pas de bâtir ensemble et, sans répétition préalable, des histoires échevelées. L’improvisation est, bien souvent, à la base de la réalisation d’un spectacle. Selon qu’elle est destinée à être longuement travaillée en répétition ou que le spectacle doit être réalisé dans l’instant, les techniques sont un peu différentes. L’improvisation pour les matches requiert et développe des qualités telles que l’écoute, la faculté de se laisser entraîner dans les méandres de son imagination et dans celle des autres... Elle survalorise aussi la vivacité d’esprit et le sens de la répartie, en cela, elle ouvre la porte au pire du cabotinage et c’est ce qui a fini par me lasser. Mais je garde le souvenir de quelques beaux moments de théâtre et je n’oublie pas que les « matches d’impro » ont attiré vers le monde du spectacle, des nouveaux publics et des nouveaux artistes. Le plus fameux d’entre eux : Jamel Debbouze.

C’était à Marcq-en-Baroeul, dans le Nord, la rencontre des ligues juniors d’improvisation et j’étais le « coach » des « jouteurs » Tourangeaux. Ces apprentis comédiens étaient déjà pleins de ressources et, la plupart d’entre eux, ont, depuis, fait carrière dans le théâtre, le cirque, la chanson (les « Wriggles » ou les frères « Volo »...), ils croisaient le verbe dans des matches pleins d’entrain. Une des équipes les plus brillantes venait de Trappes et, un minuscule gamin de quinze ans, à l’humour ébouriffant et au bras en écharpe, est devenu, d’emblée, la mascotte de ces rencontres. Tout le monde s’extasiait devant les trouvailles drôles et poétiques de Jamel, et je n’étais pas le dernier... Mais j’avais aussi remarqué, dans la même équipe de Trappes une adolescente, à peine plus âgée, et qui jouait une partition plus discrète, débordante de finesse et d’intelligence. En dehors du jeu, la jeune fille était, comme souvent à cet âge, plutôt empruntée, mal dans sa peau, c’était une petite brunette extrêmement mince, au visage mangé par d’énormes lunettes... Je ne sais quel hasard nous a rapproché mais on a passé beaucoup de temps à discuter, elle est moi. Parfois les adolescents éprouvent le besoin de se confier à des jeunes adultes et elle me parlait de ses tourments de beurette écartelée entre deux cultures... De ses études, de ses projets... Elle voulait faire du droit et devenir journaliste...

Eté 2007, rue des Teinturiers à Avignon, je distribuais les prospectus de « Célimène & le cardinal » quand une ravissante jeune femme installée en terrasse m’interpela joyeusement me reprochant de ne pas l’avoir reconnue, son visage, dévoré d’immenses yeux noirs, était sur tous les murs de la ville. Mais comment reconnaitre, en Sofia Aram, la timide jeune fille rencontrée quinze ans plus tôt. Sofia me présenta son mari et son petit garçon et me rappela avec chaleur nos conversations de Marcq-en-Baroeul. Le lendemain, je parvins à me faufiler au théâtre du Bélier où elle jouait à guichet fermé. Je ne suis pas un inconditionnel des spectacles d’humour « stand-up » mais je retrouvais sa fantaisie, sa finesse alliées à une rosserie très réjouissante.

Je n’ai pas revu Sofia Aram mais je l’ai écoutée pendant quelques mois sur France Inter et j’apprends qu’elle anime désormais une émission de grande audience sur France 2. Il paraitrait même qu’elle n’y est pas si heureuse... Alors qu’il y aurait tant de plaisir à donner et à recevoir sur une scène de théâtre...

Par exemple au théâtre de la Huchette, à Paris, où, du 22 au 26 octobre à 20h, je jouerai « La leçon » de Ionesco, en compagnie de Pauline Vaubaillon et Marie Cuvelier, réservation au 01 43 26 38 99.
Auparavant, le dimanche 6 octobre à 17h au château Reveillon sur la commune de Razines (37120), Lucile Louis au violoncelle et moi interprèterons « La corde sensible », réservation à « Musique et patrimoine » : 02 47 93 03 72. Ce même spectacle sera repris le vendredi 18 octobre à 20h30 à l’église Saint-Laurent de Langeais (37130), réservation à « Lez Arts Buissonniers » : 02 47 96 38 74, puis le dimanche 27 octobre à 17h à la Grange Théâtre de Vaugarni (37260) Pont de Ruan (entrée libre, réservation au 02 47 73 24 74).
Entre temps, le samedi 12 octobre, je participerai à la première distillation du collectif « Ohé du bateau » en vue de la réouverture du Bateau Ivre à Tours.

« Capitaine Le Jan » aux éditions de l’Harmattan, deviendra-t-il le plus gros tirage de la rentrée ?
« Le Rhinocéros » et « La leçon » seront-ils associés en une même soirée ?
De nouvelles propositions de textes viendront elles alimenter notre travail sur
« La noce » ? (on compte sur vous).
Quel accueil sera réservé à
« Le regard du maquignon » intégré à « La corde sensible » en remplacement de « Apoutsiak » ?
Qu’est ce que
« Monsieur Chapuis » ?

Les huissiers les pourchassent ! Le succès les guette !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles d’octobre » !
Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http//www.theatredelafronde.com (en cours de réactualisation).

Et beaucoup plus en venant assister à l’une de nos prochaines représentations.