Nouvelles d'août 2013 – Rendez-vous de septembre 2013

Notre nouvel épisode :

Rosalie

Résumé des épisodes précédents :

C’est un penchant irrésistible quand on est sédentaire : on entasse. Pour peu que, vivant à la campagne, le sédentaire dispose d’espace, et l’entassement prendra, avec le temps, des proportions considérables.
Si le sédentaire produit des spectacles depuis une trentaine d’années, la sédimentation des décors débordera la capacité de sa grange rendant inévitable le recours à la déchetterie.

Se défaire de ses anciens spectacles est un véritable crève-cœur, le simple geste d’envoyer un élément de décor à la poubelle vaut condamnation et c’est une décision difficile... La présence d’affiches ravive le sentiment d’amertume : un stock d’anciennes affiches, c’est un spectacle qui vous a laissé en plan. Les affiches sont faites pour les murs, pas pour la poussière d’une étagère. On devrait pouvoir synchroniser la dernière représentation avec la pose de la dernière affiche !
Il y a aussi les costumes, à la mesure des comédiens qui les ont portés et qui poursuivent leur carrière ailleurs... Enfin, il y a les décors et les accessoires qu’il faut trier : ceux qui pourraient resservir, ceux qui ont de la valeur (illusoire), ceux qui sont si peu volumineux qu’on pourrait, quand même, les garder... Ainsi en va-t-il du petit poisson de « Till et l’arbrabulle », taillé dans un bloc de mousse rouge, en partie recouvert de fils dorés, il surgit, tout frétillant, d’un amas de chiffons et, avec lui, c’est le souvenir du premier spectacle de la compagnie qui remonte. Une création pour enfants, vive et gracieuse, à l’image de ce petit poisson... Il y a encore quelques mois, une jeune femme d’une bonne trentaine d’années m’interpellait au sortir d’un théâtre et me chantait la chanson de « Till », je ne l’avais pas entendu depuis des lustres ! La jeune femme m’expliquait alors que j’étais venu jouer dans son école maternelle et que, pendant quelques années, quand sa petite sœur était triste, elle la consolait en lui chantant ce refrain...

Tapi dans la poussière, en haut d’une armoire métallique, un objet bien moins sympathique et qui n’a jamais joué : une sorte de courte épée étonnament lourde ? C’est Jorg, mon voisin, qui me l’a donnée, il y a quelques années, quand ils se sont installés avec Martine et Nicolas. Jorg est originaire de Wuppertal dans la Ruhr, il est professeur de violon à Chédigny, c’est aussi un remarquable chanteur de blues, je me souviens encore de ses paroles : « Regarde, Jean-Marie, j’ai trouvé ça dans le grenier, c’est curieux, ça ressemble à un glaive de soldat romain, ça pourra sans doute te servir si tu montes une tragédie antique ? En tous cas, moi, je n’en veux pas dans la maison : c’est dangereux, avec Nicolas qui fouine partout... » De fait, l’objet n’avait rien d’un innocent accessoire de théâtre : à peine rouillée malgré les années, la lame était aiguisée, menaçante... Une gravure : « Châtellerault 1852 », quelques signes cabalistiques, une entaille sur le côté et, au milieu de la lame, un trou rond et un autre en forme de trou de serrure... Jorg et moi étions perplexes. J’emportais l’objet en le remerciant du bout des lèvres, bien décidé à ne jamais l’utiliser et je n’en voulu pas, non plus, dans ma maison. Je le rangeais dans la grange pour mieux l’oublier. Je n’y parvenais pas, les signes gravés sur la lame, et, plus encore, ce trou et cette encoche m’intriguaient. J’eus soudain la révélation : « Rosalie » ! C’est ainsi que les « poilus » appelaient leur baïonnette et c’est bien une baïonnette qui dormait désormais dans ma grange, le trou et l’encoche servant à la fixer au canon ! Internet m’apporta une confirmation et me donna quelques précisions sur l’objet qui vaut d’ailleurs sa petite poignée d’euros... Je la vendrai un jour, la Rosalie, et on arrosera ça, Jorg et moi, à la santé de nos grands-parents qui ont eu la bonne idée de ne pas se la passer à travers le corps (sinon on ne serait pas là, à jouer du violon et faire du théâtre).

Le théâtre de la Fronde fera sa rentrée, dimanche 8 septembre, avec « Capitaine Le Jan » qui sera donné à l’Espace Jean Cocteau de Monts (37). La représentation sera accompagnée de l’exposition « Quand l’Histoire sculpte la mémoire » conçue par les archives départementales d’Indre & Loire et clôturée par l’intervention de l’historien Bernard Briais. Rendez-vous à 17h, réservation au 02 47 34 11 71.
De nouveau, « Capitaine Le Jan » le 19 septembre à 20h, cette fois, à la salle des fêtes de Bourgueil (37140), réservation au 02 47 97 25 14.

Pas de représentation, pour moi, en septembre, au théâtre de la Huchette, mais l’initiation d’un nouveau travail de mise en scène : « Monsieur Chapuis », texte de Jacky Schwartzmann, produit par la Compagnie D et interprété par Géraud Thomas.

Le Théâtre de la Fronde prépare aussi sa prochaine création (2014), ça devrait s’appeler : « A la noce ». J’ai déjà sélectionné quelques textes : Maupassant, Renaude, Prévert, moi-même... Mais je suis encore en recherche... Alors si vous en avez commis ou si vous en connaissez (plutôt des nouvelles) qui sont en rapport avec ce thème n'hésitez pas à me les faire découvrir.

A quand, une version allemande de « Capitaine Le Jan » ?
Y en aura-t-il une espagnole ?
« Le Rhinocéros » et « La leçon » seront-ils associés en une même soirée ?
Balzac, Fauchois, se remettront-ils de ne pas avoir été retenus pour notre prochaine création ?
Des écrits récents seront-ils intégrés à
« La corde sensible » ?
A quand la création de
« Monsieur Chapuis » ?

Les huissiers les pourchassent ! Le succès les guette !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de septembre » !
Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http//www.theatredelafronde.com (bientôt rénové : ça fait partie des bonnes résolutions).

Et beaucoup plus en venant assister à l’une de nos prochaines représentations.