Résumé des épisodes précédents :
« Non mais ça va pas ! Ils sont pas bien à la DRAC ! Ils veulent que je fasse un moulage du buste de Jaurès ! Ce connard ! Ils peuvent se la garder leur subvention... » Certes le propos surprend mais la véhémence, sincère, est réjouissante. Quant au vocabulaire, il navre, surtout dans une bouche de vingt-cinq ans, celle d’une ravissante jeune femme : ma fille.
Quelle belle journée nous avions passée ! Levés tôt, nous avions quitté l’appartement de l’amie qui nous héberge pour visiter la ville. Je ne suis parisien que depuis deux ans et au rythme d’une semaine par mois je ne suis pas près d’avoir fait le tour de la capitale. Quand à ma fille, si elle a quitté la Touraine, c’est pour rejoindre les Beaux-Arts de Toulouse. C’est donc avec la frénésie d’authentiques provinciaux que nous avions écumés les galeries, les musées, les troquets... En soirée, visite du quartier latin. Pause théâtre à la Huchette (soutien mesuré apporté à la prestation paternelle) suivie d’une soirée dansante. Seul motif de contrariété pour la demoiselle : le téléphone portable oublié dans l’appart. Heureusement j’avais le mien : son réseau ne serait donc pas sevré d’informations sur nos faits et gestes (à midi le forfait était explosé, le soir, la batterie rendait l’âme) mais, elle-même n’était pas joignable et la pensée des multiples appels qui s’amoncelaient dans la boîte de messagerie rendait morose. Retour au bercail vers une heure du matin, élan précipité vers le portable, écoute attentive... Le visage qui s’éclaire : une commande ! Les sourcils qui se froncent : « Quoi ! Ce connard... ».
Je tempère :
- Ecoute ma chérie, la DRAC...
- C’n’est pas directement la DRAC, c’est un bled qui veut un buste de Jaurès ! Non mais pour qui ils me prennent. Un buste pour ce connard !
Je tempère à nouveau :
- Jaurès avait sans doute des torts mais quand même...
- Enfin Papa ! Jaurès ! Le boucher de la commune de Paris !
- Oh tu sais, au temps de la commune, Jaurès était sans doute né mais il devait encore jouer aux billes.
Nouveau froncement de sourcils : le doute s’immisce. Réflexion intense qui se prolonge. Enfin le sourire et une exclamation triomphante : « Je me suis trompée de place ! »
À ce moment du récit, une explication s’impose pour qui aurait vécu loin de la Touraine : La place principale de la ville de Tours, celle que borde l’hôtel de ville, a pour nom « Place Jean Jaurès » mais il en est une autre, située au mitan de l’avenue de Grammont, qui a, certes, été débaptisée mais qui, dans l’esprit de nombreux Tourangeaux (y compris les plus jeunes), s’appellera encore longtemps « Place Thiers ».
L’information reste à vérifier mais j’ai cru lire dans la PQR locale (Presse Quotidienne Régionale, disons plus clairement « La Nouvelle République ») que l’endroit allait, de nouveau, être rebaptisé « Place Thiers », hier. « Place de la Liberté », aujourd’hui. Et peut-être demain « Place Jean Royer » (du nom d’un édile à la mémoire, elle aussi, controversée).
On rêve toujours du meilleur pour ses enfants et je me plais à imaginer ma fille, dans quelques années... Plasticienne reconnue à qui l’on propose une commande : un buste de Jean Royer. Ma fille a un peu vieilli, elle est au sommet de son art mais elle a gardé son caractère et la verdeur de son vocabulaire... Je rêve et j’imagine... Que dis-je, j’imagine : je savoure, par avance, sa réponse...
Dans l’attente, et dans le cadre de la programmation « Neuvy sur scènes », nous aurons le plaisir de donner une représentation de « Rhinocéros » (la nouvelle) de Ionesco au centre socio-culturel de Neuvy-sur-Barangeon (18), ça se passera le mardi 10 janvier à 20h30 et ce sera notre première représentation de l’année 2012, réservation au 02 48 52 95 20. Il faudra ensuite attendre le samedi 28 janvier et venir à la salle des fêtes de Chédigny (37), nous y donnerons, à 20h30, les « Nouvelles de mon cru », il est prudent de réserver au 06 10 21 38 62.
Le théâtre de la Fronde conservera-t-il son triple AAA en 2012 ?
Quelle sera la prochaine « photo du mois » ? Quand apparaîtra-t-elle sur notre site ?
Qu’advient-il du projet « Capitaine Le Jan » ?
Le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?
Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de janvier » !
Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http//www.theatredelafronde.com
Et beaucoup plus en venant assister à l’une de nos prochaines représentations.