Résumé des épisodes précédents :
David Teysseyre m’a posé une curieuse question, en juillet dernier à Avignon : il m’a demandé si j’avais été un cancre...
David est, à la fois, un jeune homme et un vieux copain : on se connaît depuis l’enfance (la sienne, à Chambourg-sur-Indre dans le Lochois). Il est devenu en quelques années une personnalité d’Avignon : comédien, metteur en scène, scénographe, concepteur et constructeur de salles... Il est aussi directeur artistique des théâtres du « Grand Pavois » et du « Cabestan ». En Avignon, c’est généralement chez lui que je joue. Cette année j’étais venu en touriste et nous nous étions retrouvés dans le petit café attenant au « Cabestan », nous avions évoqué « Du pain plein les poches », le très joli et très acide spectacle de Matéi Visniec que Virgil Tanase avait mis en scène et que nous interprétions lui et moi, il y a dix ans. « J’aimerais bien qu’on refasse quelque chose ensemble », m’a dit David, « mais je n’ai plus envie d’être comédien, voudrais-tu que je te mette en scène ? » La proposition était séduisante, d’autant que David est un metteur en scène inventif et talentueux, son dernier spectacle « Vous plaisantez Monsieur Tanner » adapté du roman de Jean-Paul Dubois fait salle comble depuis 3 ans en Avignon. Restait à trouver un texte...
Deux jours plus tard, cette étrange question.
- Désolé David, je n’étais pas un cancre : j’ai même eu une scolarité sinon brillante, du moins heureuse.
- Dommage ! Ça t’aurait peut-être aidé, je te propose de monter « Chagrin d’école » de Daniel Pennac.
Je connaissais le bouquin, je l’ai relu avec passion, j’y ai retrouvé ce sentiment de vertige qui vous étreint face à la difficulté scolaire. Un sentiment que partagent l’enfant, son enseignant et... ses parents.
Il y a un mot : « dyslexie », il ne résout rien, n’explique pas grand-chose, c’est pourtant un mot bouclier à opposer aux avis malavisés et bien intentionné qui vous répètent à longueur d’années que « ce n’est rien, ça va se débloquer d’un coup », que « c’est de la flemme... du manque de maturité... », qu’il faut « ... être plus rigoureux, sévir, priver de récré, de sport... ». Un mot précieux qui nous a aidé à défendre, comprendre et accompagner nos enfants (au moins l’aîné) au long d’une scolarité difficile, aventureuse et finalement bénéfique...
C’est un mot que Pennac n’emploie jamais : il n’est pas médecin Pennac, il n’aurait pas pu être scientifique, c’est un prof qui est devenu un écrivain célèbre et qui n’a pas oublié qu’avant cela et avant tout il a été un cancre... « Chagrin d’école » est moins foisonnant que la saga des Malaussene. C’est un livre plus discret, plus intime. Pennac parle avec sensibilité et intelligence de la douleur de ne pas comprendre et de l’enthousiasme d’enseigner...
Quelques jours encore, David et Pennac se rencontraient au hasard des rues d’Avignon et l’auteur donnait son accord de principe.
Tout reste à faire tant sur le plan administratif que littéraire et artistique. La gageure est difficile mais nous avons plusieurs mois devant nous et si tout se passe bien, on pourra prendre rendez-vous, en juillet prochain, au Cabestan.
Nous n’en sommes pas encore là et, dans l’attente, voici les quelques représentations de ce proche mois de septembre : « La Leçon » du lundi 30 août au samedi 4 septembre, à 20h au théâtre de la Huchette à Paris, téléphone : 01 43 26 38 99. Le vendredi 10 septembre : « Célimène & le cardinal » à 21h au parc du Poutyl à Olivet (45) dans le cadre du festival « Côté Jardin », réservation au 02 38 69 83 16, le samedi 11 à 21h, « Les Konkasseurs de Kakao » à la Grange Théâtre de Vaugarni, entrée 10 € au profit de l’association « Santé Cinq Continents », téléphone : 02 47 73 24 74.
Le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?
Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de septembre » !
Vous en saurez un peu plus en visitant notre site : www.theatredelafronde.com et beaucoup plus en venant nous voir !