Nouvelles de mai 2010 - Rendez-vous de juin 2010

Notre nouvel épisode :

Les saluts

Résumé des épisodes précédents :

Une semaine par ci, une semaine par là, à la Huchette, ce sont les retrouvailles avec Ionesco au sein d’une équipe, à chaque fois renouvelée...

Je reprends ma défroque de professeur, retrouve Catherine Day (la bonne) et rencontre pour la première fois Yvette Caldas (l’élève)... Il y a un vrai plaisir à découvrir quelqu'un sur un plateau, à découvrir une interprétation subtilement différente et à s’y adapter. Ca me rappelle un peu les matches d’improvisation que je disputais, il y a une quinzaine d’années... Bien sûr, on est aux antipodes de ces joutes para-théâtrales, le texte et la mise en scène sont, ici, rigoureusement respectés mais je retrouve un peu de cet exercice étrange et un brin déstabilisant. On est finalement assez proche du plaisir de la danse... Au fil de la semaine nos interprétations s’affinent sous le regard complice du public. On se souviendra, je crois, de cette soirée du mercredi 26... Chaque mot portait, chaque réplique était accueillie avec humour et bienveillance. La salle n’était pas pleine : on apercevait quelques silhouettes au deuxième et troisième rang, au-delà, l’obscurité était totale. Pourtant, sans le voir, sans même l’écouter on peut ressentir le soutien et l’enthousiasme d’un public...
Puis vint le moment des saluts...
Quand j’étais jeune comédien au théâtre du Pratos, on ne saluait pas. Ç’aurait été, paraît-il, une inacceptable concession à la « culture bourgeoise » ! On se privait donc d’un joli moment de plaisir... Aujourd’hui, l’époque est à la courbette. Les saluts n’en finissent plus. Et le technicien qui ménagerait ses effets, risquant ainsi, de priver les comédiens de quelques rappels, peut s’attendre à de sévères remontrances en coulisses. Le salut se doit d’être tonique, on voit parfois des comédiens se traîner dans une lumière glauque tout au long de la représentation pour, soudain, se redresser vivement, saluer, partir en trottinant, revenir et recommencer en une savante et délicate chorégraphie... Au théâtre de la Huchette, le salut est sobre, rapide et traditionnel : le rideau rouge se ferme, s’ouvre... Les têtes s’inclinent, se dressent... Le public applaudit frénétiquement, la lumière se fait... Ce mercredi-là, ils étaient sept spectateurs dans la salle !
Ça s’appelle un bide. Ça arrive parfois (celui-ci serait dû à la défection inopinée d’un groupe d’une soixantaine de personnes). Ce n’est pas mon premier mais c’est mon plus joyeux bide : c’est la première fois que par leur enthousiasme, leurs rires, leur chaleur... sept spectateurs arrivent à me donner l’illusion qu’ils étaient plus de trente !
Tout aussi chaleureux mais beaucoup plus nombreux furent nos spectateurs Landais du festival « théâtre et comédie » de Dax (c’était les 31 mai et 1er juin dernier).
Combien seront-ils ? Combien serez-vous au château de Boucard à Noyer (18260) à côté de Sancerre, le 26 juin à 20h30 pour notre représentation de « Célimène & le cardinal » (réservations au 02 48 73 88 32) ? Viendrez-vous nombreux voir « La Leçon », à la Huchette, à 20h, du 7 au 12 juin (réservation au 01 43 26 38 99) ? La vie de comédien est jalonnée de ces multiples rendez-vous. Savoir attendre fait partie du travail... À ce propos j’ai appris récemment une vieille expression populaire : on dit de quelqu’un qui attend impatiemment qu’il « croque le marmot ». Victor Hugo a écrit, là-dessus, un bien joli poème...

Le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de juin » !

Vous en saurez un peu plus en visitant notre site : www.theatredelafronde.com (c’est fait : les belles photos que Yann Gachet a prises de
« Carcan & Flèches » sont désormais en ligne) et beaucoup plus en venant nous voir !