Nouvelles d'octobre 2009 - Rendez-vous de novembre 2009

Notre nouvel épisode :

Allumer la mèche

Résumé des épisodes précédents :

« Jeux de vilains » était une farce moyenâgeuse accommodée à la façon Commedia dell'Arte. Nous avions une vingtaine d’années, nous nous appelions « Le théâtre du Pratos » et nous jouions, ce soir-là, dans le hameau de la vallée de Courtineau sur la commune de Sainte-Maure-de-Touraine...

Le type, à côté de moi, se souvient parfaitement de cette représentation. Il a une quarantaine d’années, le visage rond maquillé en clown blanc avec frac et chapeau haut-de-forme, il ressemble un peu au « Joker » des films de « Batman ».

Un « Joker » gentil, aimable, souriant.

Il m’a abordé, alors que j’attendais mon sandwich merguez/moutarde, devant la baraque à frites du « Projet 244 » à Tours. Nous fêtions, samedi 24 octobre dernier, les 10 ans de ce collectif de théâtre de rue.

- Vous êtes Jean-Marie Sirgue ?
- ?
- Vous ne me connaissez pas mais moi je vous reconnais : vous êtes venu jouer dans mon village de la vallée de Courtineau, à la fin des années soixante-dix, j’avais six ans...

Il me raconte alors l’émerveillement du gamin qu’il était.

Un gamin qui avait, ensuite, demandé mon nom et qui, à la sempiternelle question « Qu’est que tu veux faire plus tard dans la vie ? » répondait invariablement : « Quand je serai grand, je veux faire Jean-Marie Sirgue. »...

Il approche, aujourd’hui, des 40 ans, il est clown, comédien... Il enchaîne les cachets : rue, théâtres, un peu de ciné, de l’événementiel quand il ne peut pas faire autrement... Il a une vie professionnelle qui doit ressembler à la mienne. Il me dit : « C’est toi qui a allumé la mèche. » Il n’a pas l’air de m’en vouloir.

Grande et belle affaire que la transmission.

Vis-à-vis de ses enfants, on n’y pense même pas : c’est naturel, on s’y consacre, pourtant, pendant des années...

Ensuite, on les regarde s’éloigner et on est heureux de voir qu’on a su leur faire partager quelques valeurs, ils sont bien élevés : ils ont appris à danser et ils savent mettre le plaisir avant le confort.

Avec l’âge vient l’expérience, et on la juge précieuse au point de vouloir la transmettre, on fait le professeur, le temps d’un atelier théâtre, d’une « résidence » voire d’une « master class » (pour les plus pontifiants). On s’efforce de transmettre les quelques techniques, les deux ou trois choses qu’on croit savoir...

Arrive alors un drôle de « Joker » qui vient vous rappeler qu’à vingt ans, sans même le savoir, on allumait des mèches dans les yeux des gamins et que c’est ça l’essentiel du spectacle...

Nous irons donc à l’essentiel et en Roumanie, la semaine prochaine : « Rhinocéros » à Iasi le 3 novembre, « Les Konkasseurs de Kakao » à Bistrita le 5, « Rhinocéros » à Cluj le 6.

Puis nous reprendrons, autour de notre caravane, dans une grange de Pouligny-Saint-Pierre (36), les répétitions de « Carcan & Flèches » de Fabrice Melquiot. J’avais prévu d’en parler davantage mais un étrange « Joker » est venu perturber le bel ordonnancement de ces lettres mensuelles : ce sera pour la prochaine.

Qui est la mystérieuse Corinne, interprète de Mme Schmitt ?
La compagnie de l’Amarante et le théâtre de la Fronde s’associeront-ils pour une production commune ?
Qui est le prestigieux personnage rencontré à la BNF, lors du vernissage de l’expo Ionesco ?
Qu’est-ce que l’agence Sea Art ?

Le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de novembre » !

Vous en saurez un peu plus en visitant notre site : www.theatredelafronde.com et beaucoup plus en venant nous voir !