Résumé des épisodes précédents :
Si le maréchal a son bâton, le jardinier son arrosoir et le chirurgien son bistouri, le régisseur de spectacle, lui, possède son Leatherman.
La firme Monsanto n’y est pour rien mais il a fallu introduire un gène de couteau suisse dans une pince multiprise pour obtenir cet outil singulier et performant : le Leatherman. Il coupe, découpe, scie, pince, visse (plat et cruciforme), coud, décapsule, mesure (en pouce et centimètre). Le Leatherman tient dans la poche (qu’il déforme) ou (mieux) pend à la ceinture.
Se méfier des imitations : bradées à vil prix dans toutes les stations-services, elles se démantibuleront très vite, se tordront à la première vis récalcitrante et la lame du couteau se repliera sur vos doigts à la première occasion (aucun cran de sécurité).
Exiger l’authentique « Leatherman » made in USA, la légende prétend qu’il faisait partie de l’équipement des G.I. lors de la guerre du Vietnam et un peu de la gloire de cette magnifique épopée lui reste attachée.
Le Leatherman ne sert pas souvent (il ne viendrait à personne l’idée de scier ou de mesurer avec une scie ou une règle de 8 cm de long) : il dépanne (qu’on soit perché sur une échelle, face à un décor abîmé ou un projecteur coincé, on est alors bien aise de dégainer son Leatherman avec la virile assurance de John Rambo). En fait le Leatherman est au régisseur ce que la roue de secours est à l’automobiliste : indispensable en de rares occasions, il est inutile et pesant le reste du temps...
Mais il est plus que cela. Objet mythique, on ne le quitte pas, on ne le prête pas volontiers (ou alors seulement à des collègues de confiance, à la condition qu’ils travaillent à proximité). Il est au centre des premières conversations, du premier contact entre régisseurs. Il confère à celui qui le possède une marque supplémentaire de professionnalisme, une imperceptible mais réelle aura : un Leatherman ça se mérite !
Ils sont deux, dans l’environnement du Théâtre de la Fronde, à avoir, au cours de l’été, mérité ce discret adoubement : Marie pour son travail d’assistante décoratrice sur le téléfilm « Fortune » pour Arte ; Milan, après son stage en Avignon où il était en charge de l’accueil au théâtre du Cabestan, de la caisse de « Les trous dans la couverture », de la régie lumière des « Konkasseurs de Kakao », de l’affichage de « Grosse pression ». Je lui ai remis mon propre Leatherman à l’issue de notre dernière représentation Avignonnaise. Milan (bientôt 17 ans) était très fier... Aujourd’hui, le Leatherman doit dormir au fond d’un tiroir (de tels instruments ne sont guère admis dans l’enceinte des lycées en cette rentrée scolaire et sécuritaire).
Au Théâtre de la Fronde aussi c’est la rentrée : samedi 5 septembre à 20h30, « Rhinocéros » à la salle des fêtes de Cormery (37) dans le cadre des veillées NACEL (réservation au 02 47 92 22 26) ; le jeudi 10 septembre à 21h, « Rhinocéros », en plein air, à Olivet (45) (réservation au 02 38 69 83 16) ; le dimanche 27 septembre à 17h, je participerai, de nouveau, au « Salon de musique » de l’Ensemble Jacques Ibert, à Villaines-les-Rochers (37).
Mon Leatherman va me manquer...
Les vacances leur manquent, le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?
Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de septembre » !
Vous en saurez un peu plus en visitant notre site : www.theatredelafronde.com et beaucoup plus en venant nous voir !
... À suivre