Pensées profondes - Anecdotes piquantes
Rendez-vous prochains (octobre 2017)

Notre nouvel épisode :

Le compliment

Résumé des épisodes précédents :

Le plus joli compliment que j’aie reçu à propos de mon travail de comédien, c’est Martine qui me l’a fait, il y maintenant plusieurs années. Martine et Bernard étaient nos voisins quand on s’est installés dans le Lochois. Ils avaient un peu d’avance sur nous : Delphine, un gros bébé tout rose et David, un garçonnet. Plus tard on a déménagé dans un autre village, on se voyait moins souvent mais on se croisait toujours avec plaisir, on se donnait des nouvelles... Je savais vaguement que David poursuivait des études théâtrales à la Sorbonne...
« Mais non, il n’est plus à Paris... », me dit Martine croisée ce jour-là, entre les rayons d’un supermarché. « Avec deux associées, il a construit un petit théâtre à Avignon ».
Je prévoyais justement de présenter mon nouveau spectacle au festival d’Avignon, j’avais même déjà réservé une salle. Heureusement rien n’était signé, et c’est ainsi que
« Rhinocéros » (la nouvelle) se retrouva, cette année-là (1997), au théâtre du Cabestan.
Lors de cette première édition, découvrant mon spectacle, Martine avait déclaré
« D’abord on se réjouit de retrouver, sur scène, un bon copain. Ensuite, on se dit que vraiment, c’est un bon comédien, puis on oublie le comédien et on ne voit que le personnage. Enfin le personnage disparaît : il n’y a plus que le texte. »
Jamais compliment ne m’a autant fait plaisir.
En juillet dernier, toujours chez David, au théâtre du Grand Pavois, je donnais la 1000ème représentation de
« Rhinocéros » et, il y a quelques jours, je reprenais contact avec les quelques programmateurs accueillis. C’est alors que le même compliment m’a été resservi, d’une façon un peu différente, par une programmatrice de Nîmes.

- ... Oui, j’ai beaucoup apprécié votre spectacle, il est encore trop tôt pour arrêter une décision mais j’aimerais vraiment qu’on puisse le recevoir.
- J’en serais ravi. Par curiosité, pourriez-vous me dire ce qui vous a conduit à le découvrir ?
- Ah mais je connaissais le texte.
- Oui, vous connaissiez la pièce.
- Non, je connaissais la nouvelle ! Je l’avais découverte dans un petit théâtre d’Avignon, il y a une vingtaine d’années. J’en garde un souvenir très précis : aucun décor, juste un jeune comédien sur scène... J’étais avec mon fils qui était encore enfant et je vous assure qu’on voyait véritablement les rhinocéros !...

Magnifique magie du spectacle et de la mémoire : la dame n’a pas reconnu le comédien (faut-il lui en vouloir ?), elle a complètement occulté le décor (dont je suis si fier) et n’a rien retenu des effets de mise en scène (pourtant spectaculaires) ! Vingt ans plus tard, ne lui reste que l’essentiel : le texte.
Je n’ambitionne pas de rajouter un chapitre au « Paradoxe du comédien » de Diderot, mais je m’interroge sur celui-ci qui veut que, sur scène, on aspire à la fois au brio et à la transparence.
Il ne faut pas craindre les interprétations colorées ni les ficelles trop épaisses : il y a de l’inventivité et une forme de générosité dans les grands effets de manche... Mais on n’a véritablement fait son travail et servi un texte que si, une fois oublié l’éclat du nez rouge des histrions, le texte continue à hanter la mémoire des spectateurs.

Je ne sais pas si mon interprétation à la cave troglodytique de la Touline à Azay-sur-Cher (37) hantera longtemps les esprits... Nous fêterons les 10 ans de ce magnifique petit lieu, il y aura une pléiade d’artistes et d’amis (ça commence ce soir, vendredi 29 à 20h30, avec « Didier Super » et « Entre deux caisses »). Pour ma part, j’interviendrai demain samedi 30 septembre, à 16h puis 22h, je donnerai des extraits des « Konkasseurs de Kakao » (qui n’ont pas l’âge de mon « Rhino » mais qui commencent, eux aussi, à prendre de la bouteille), je présenterai également un texte écrit plus récemment et que je pense intégrer à notre prochaine création : « Paternités ».
Un peu plus tard en octobre, ce sera la reprise de « Vient de Paraître » d’Édouard Bourdet, le jeudi 12 à 20h45 au théâtre André Malraux de Gagny (93), puis le jeudi 19 au Théâtre des Trois Pierrots à Saint-Cloud à 20h30.

À quand la création de « Paternités » ?
Qu’adviendra-t-il du projet de collaboration avec la magnifique violoniste Zhang Zhang ?
À quand le retour à la Huchette ?

Quelles retombées du festival pour
« Le mariage de Figaro » et « Rhinocéros » ?

Les huissiers les pourchassent ! Le succès les guette !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez, bientôt, en lisant « Les pensées et anecdotes de novembre 2017 » !

Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http://www.theatredelafronde.com (que nous ne manquerons pas de réanimer dans les jours à venir) mais surtout nous pouvons devenir « amis facebook » (Theatre de la Fronde @sirgue) et vous pourrez ainsi suivre, minute par minute, l’actualité palpitante de notre compagnie.
Vous en saurez beaucoup plus en venant nous voir !