Nouvelles de mars 2013 - Rendez-vous d'avril 2013

Notre nouvel épisode :

Le plus beau vers de la langue française

Résumé des épisodes précédents :

Le manuscrit de
« Capitaine Le Jan » est encore sous la presse que me voilà déjà sous la coupole en compagnie d’un académicien ! Non il ne s’agit pas d’une bouffée de délire mégalomaniaque. La scène a bien eu lieu, il y a une semaine, c’était lundi dernier, 25 mars.

Certes, la coupole n’est que celle du café de « l’Univers » à Tours, et elle est ouverte à tous, pour peu qu’on y prenne une consommation. Mais l’académicien est authentique, c’est même, à ce jour, le doyen de l’Académie Française. C’est, en tous cas, le plus délicieusement aimable de tous les académiciens : René de Obaldia.
Ce fut une curieuse rencontre qui en contint plusieurs autres. Une sorte de rencontre gigogne, comme ces poupées russes rondes et colorées qu’on appelle « Matriochka ». Il conviendrait même, pour la circonstance, de doter la langue russe d’un mot supplémentaire : « Patriochka ». C’est, en effet, sous le signe de la paternité que s’est placée cette rencontre. Rendez-vous était donné dans l’amphi du Lycée Descartes pour une lecture de « La journée d’Emile », étrange texte tragi-poético-mique de Obaldia, mis en scène par la compagnie du « Nuage Distrait ». On assistait, alors, aux errements d’un certain Emile quelque peu déboussolé par sa récente paternité. Curieuse surprise, pour moi, de découvrir ce texte le jour anniversaire de ma propre première paternité (celle-ci étant désormais trentenaire, j’ai eu bien d’autres occasions d’être déboussolé). Entendre ce texte, en présence de l’auteur et dans la bouche de Jean-Marie Lardeau, renforçait ce sentiment d’étrangeté car Jean-Marie a été mon premier professeur de théâtre quand j’étais lycéen et je garde un très vif souvenir des deux spectacles que nous avions montés : « Les fourberies de Scapin », puis « Classe Terminale » d’un certain... René de Obaldia.
Un peu plus tard, comédien au théâtre du Pratos, j’interprétais le double rôle désopilant d'« Œil de Lynx » et « Œil de Perdrix » dans « Du vent dans les branches de sassafras » et je me régalais d’animations littéraires et poétiques extraites des « Innocentines »... Mais je crois que ma plus belle rencontre avec un texte de Obaldia, c’est en tant que spectateur que je l’ai vécue. C’était au cours d’un été de la fin des années soixante-dix, deux histrions faisaient la tournée des campings avec un titre qui fleurait bon le café-théâtre : « Les aventures de Gros Rouge et Petit Blanc ». Gros Rouge était un grand blond plutôt costaud et Petit Blanc était un elfe à la tête frisée. Je ne me souviens plus du spectacle mais je sais que je n’oublierai jamais l’éclat de rire qui m’a traversé quand l’elfe a déclamé d’un ton, à la fois, nasillard et sentencieux ce vers, le plus beau de la langue française : « Le geai gélatineux geignait dans le jasmin »... Avec quelques dizaines d’années de recul, je suis plutôt content que ma vie professionnelle ait été, en grande partie, déterminée par un éclat de rire.

Lundi dernier, pourtant, je n’ai pas osé en parler à Obaldia. À Alain Sachs, non plus, je n’avais pas osé, quand on s’était croisé, il y a quelques années, en Avignon...

Qu’on se le dise : « Capitaine Le Jan » va paraître dans les tous prochains jours aux éditions de l’Harmattan ! Les premiers exemplaires devraient donc s’arracher le samedi 6 avril à la sortie de notre représentation, d’autant que ce premier tirage est plutôt confidentiel alors que la salle Yves Renault de Chambray-lès-Tours est prête à accueillir 400 spectateurs, il est donc recommandé de réserver auprès du service culturel municipal : 02 47 48 45 83.

Il est également recommandé de réserver au théâtre de la Huchette : 01 43 26 38 99 pour « La Leçon » de Ionesco que j’interprèterai du mardi 15 au samedi 19 avril à 20h, en compagnie de Catherine Day et d’une nouvelle « élève » : Pauline Vaubaillon.

Nos amis trouveront-il une salle parisienne prête à tenter l’aventure de « Capitaine Le Jan » ?
Y a-t-il encore de la place pour notre représentation du 3 mai à la Touline ?
Que va-t-il donc se passer, en bord de Loire, à Rochecorbon (37), le dimanche 2 juin ?

Les huissiers les pourchassent ! Le succès les guette !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles d'avril » !
Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http//www.theatredelafronde.com (bientôt rénové : ça fait partie des bonnes résolutions).

Et beaucoup plus en venant assister à l’une de nos prochaines représentations.