Nouvelles de janvier 2012 - Rendez-vous de février 2012

Notre nouvel épisode :

Meusnier-Tulasne

Résumé des épisodes précédents :

Il y avait, à l’époque, de l’eau dans le gaz entre la rose et le réséda. On était au sortir de la guerre et notre village ressemblait au petit monde de Peppone et Don Camillo. Je crois que l’instituteur/secrétaire de mairie s’appelait Meusnier et que le curé s’appelait Tulasne mais c’était peut-être l’inverse. Campés sur leurs mutuels intégrismes, la mésentente était cordiale entre les deux hussards (de la république et de la religion). Ils ont su pourtant s’associer pour doter le village d’une salle des fêtes.

Il y a quarante ans, notre ruelle était surnommée la « rue des célibataires ». On m’a proposé récemment une explication : le curé Tulasne aurait eu une telle emprise sur les esprits que les jeunes obéissaient à son injonction de ne pas se fréquenter en dehors de la messe et c’est ainsi que beaucoup d’entre eux ont accepté de vieillir côte à côte mais à quelques maisons de distance.
Les années ont passé, la population change et c’est un plaisir, aujourd’hui, de voir passer trottinettes et landaus dans ce qui n’est plus la « rue des célibataires ».
La salle des fêtes est toujours là, témoignage d’une éclaircie dans la petite guerre froide locale.
Double-témoignage même, car si le principe d’une salle commune était établi entre l’instituteur et le curé, restait à la bâtir. On était en 1945 et la cheville ouvrière de la construction fut constituée de cinq... prisonniers allemands.
À eux-cinq, les malheureux n’auraient pas suffi à un tel ouvrage et il fallait prêter main forte. Tout le monde s’y est mis, certains se souviennent encore avoir bricolé des crochets d’ardoises avec des bouts de fil de fer, les plus jeunes ponçaient le parquet avec des tessons de bouteille... Entre les prisonniers germanophones et les villageois tourangeauphones la communication aurait pu être difficile. Il n’en fut rien grâce à l’entremise de deux ex-prisonniers français en Allemagne. On rapporte qu’anciens et nouveaux prisonniers s’entendaient comme larrons en foire.
Il y a quelques années, on commémorait le cinquantenaire de la salle. Seul vivait encore un ancien prisonnier allemand mais il était trop âgé pour se déplacer alors il a écrit une lettre pour nous dire le souvenir qu’il gardait d’une période, certes difficile, mais pendant laquelle il avait pu manger à sa faim ce qui, à l’époque, était un véritable privilège.
La salle des fêtes vient d’être rénovée, elle est désormais équipée de matériel technique dernier cri, les spectacles s’y succèdent à bon rythme et de nombreuses compagnies viennent y répéter. Il a fallu lui trouver un nom et une urne a parcouru le village pour recueillir les idées de tous. J’ai proposé « Salle Anne-Marie Etcheverry » parce qu’Anne-Marie était une artiste lyrique d’un talent extraordinaire et qu’elle a bouleversé la vie de plusieurs d’entre nous par la générosité de son engagement. Mais l’idée n’a pas été suivie... On aurait pu aussi l’appeler « Salle des prisonniers » mais c’est vrai que ça n’est pas très « vendeur ». Finalement elle devrait s’appeler « Salle Meusnier-Tulasne » en souvenir de cette mésentente cordiale et pourtant créatrice...

Notre premier rendez-vous de février est désormais derrière nous, c’était vendredi dernier et c’était un plaisir de partager les mots de Chabrol avec le public des Bains-Douches de Lignières. Une salle magnifique animée par une équipe de militants culturels passionnés de littérature et de chansons. Je suis confus d’en faire la promotion rétrospectivement mais de toute façon il n’y avait plus de place et surtout on reviendra très vite dans le coin (le 11 mai au Poinçonnet). Pour l’heure quelques représentations parisiennes de « La Leçon » de Ionesco du 14 au 18 puis du 21 au 25 février à 20h, réservation au théâtre de la Huchette : 01 43 26 38 99. Parallèlement, j’interviendrai dans la mise en scène du spectacle de la compagnie Glob Trott et, si le temps le permet, nous commencerons les premières répétitions de « Capitaine Le Jan ».

À quand la prochaine représentation des « Nouvelles de mon cru » ?
Quelle sera la « photo du mois » de janvier ? Quand apparaîtra-t-elle sur notre site ?
Le projet
« Capitaine Le Jan » sera-t-il présenté en lecture chez « Isabeau de Touraine » à Loches le 12 mars prochain ?
Jean-Marie Sirgue reprendra-t-il le rôle de Tolstoï dans une mise en scène de Jean-Denis Monory ?

Le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de février » !
Vous en saurez un peu plus en surfant sur notre site : http//www.theatredelafronde.com

Et beaucoup plus en venant assister à l’une de nos prochaines représentations.