Nouvelles de novembre 2010 - Rendez-vous de décembre 2010

Notre nouvel épisode :

Français

Résumé des épisodes précédents :

... Boire un café à Paris sur une terrasse, c’est déjà un acte culturel... C’est une forme d’extase... C’est vrai que... Si la France disparaît un jour, on devra la reproduire ailleurs par des petites parcelles, un peu partout... Sur tous les continents, dans tous les pays... Et à tous ces gens si différents qui auront besoin d’un style de vie pour être heureux, il faudra leur donner un nom... Et bien on les appellera : « français ».

C’est Matèi Visniec qui écrit ça, dans une de ses dernières pièces : « De la sensation d’élasticité lorsqu’on marche sur des cadavres ». J’ai eu la chance de participer à la lecture qui en a été donnée récemment au théâtre de la Huchette. La pièce parle avec humour de la vie épouvantable faite aux dissidents Roumains pendant le régime de Ceausescu. Mais aussi et surtout de la force de résistance extraordinaire que ces gens, poètes, intellectuels... allaient puiser dans la lecture... de Camus, Ionesco, Lautréamont...

Je ne me suis jamais senti particulièrement fier de ma nationalité pour la simple raison qu’elle m’a été donnée à la naissance mais j’ai toujours eu plus ou moins conscience d’un vague privilège, celui de vivre dans un pays relativement riche, sûr, démocratique... Et j’ai toujours été heureux d’hériter d’une langue magnifique, celle de Rabelais, Hugo, Prévert... Au cours de mes tournées dans « les pays de l’Est » j’ai rencontré des gens qui vouaient à notre littérature un véritable culte. A Vilnius, une femme enseignait à l’université depuis près de trente ans, elle n’avait jamais vu de français (c’était encore au temps de l’URSS), elle nous regardait comme un prof de latin aurait vu des légions romaines... À Kiev, un autre prof se réjouissait de la chute du mur, il allait enfin pouvoir venir en France pendant les vacances. Son projet : vivre tout l’été dans un monastère au pays Basque et apprendre le basque pour mieux parler le français. Je me souviens d’Aline qui s’échinait à placer dans sa conversation des tournures argotiques pour donner l’illusion d’une langue plus naturelle. Je me souviens de Serge qui vivait l’oreille collée à RFI et qui était amoureux de... Nilda Fernandez. Je ne sais pas ce qu’est devenu Serge, je ne sais pas ce que devient Nilda Fernandez et je ne suis même pas sûr qu’on puisse encore capter RFI, à Kharkiv... Un jour, en hommage et en souvenir de tous ces amoureux de notre pays j’irai prendre un café (à 2,50 €) au « Deux magots » ou au « Lipp »...

Matéi Visniec qui vit en France depuis bientôt 25 ans, a gagné en lucidité, il écrit « ... Si on va réellement à Paris, il nous reste quoi comme rêve ? Lorsqu’on est un esprit optimiste, Paris c’est une ville qu’on doit éviter à tout prix... Pour pouvoir réellement fantasmer sur Paris, il faut tout d’abord être ferme avec soi-même et n’aller jamais, jamais à Paris... »

Quant à ces gens « si différents qui ont besoin d’un style de vie pour être heureux »... On leur donnera le nom qu’on voudra mais je veux bien partager mon pays avec eux.

Le théâtre de la Fronde fait relâche mais pas le théâtre de la Huchette et je ne manquerai pas d’y assassiner la charmante et talentueuse Emilie Chevrillon tous les jours, du 6 au 11 décembre à 20h dans « La Leçon » de Ionesco (réservation au 01 43 26 38 99).

Le théâtre de la Huchette viendra-t-il en Touraine dans les mois à venir ?
Le projet autour du livre de Pennac se précise-t-il ?
Que se passera-t-il à Loches, chez Isabeau de Touraine, le 9 janvier ? Et au carré Davidson, à Tours du 27 au 30 ?
Nos amis trouveront-ils, dans une casse ou chez un particulier, les pièces (portière gauche, pare-brise...) qui permettront au camion « MENUISERIE » (J5 diesel, année 1990) de survivre à la terrible épreuve de la Contre-Visite du Contrôle Technique ?
L’aventure du spectacle de Visniec se poursuivra-t-elle ? Où ? Sous quelle forme ?

Le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de décembre » !
Vous en saurez un peu plus en visitant notre site : www.theatredelafronde.com et beaucoup plus en venant nous voir !