Nouvelles de février 2010 - Rendez-vous de mars 2010

Notre nouvel épisode :

Rattrapé ?

Résumé des épisodes précédents :

« Bon week-end et à lundi. » Nous sommes dans la loge collective du théâtre de la Huchette, en ce samedi 6 février, la représentation de « La Leçon » vient de se terminer, les costumes sont pliés sur les cintres et celui qui, à l’adresse de ces collègues, prononce ces quelques mots... C’est moi.

C’est sans doute la première fois de ma vie que je dis cette phrase ? Je n’imaginais pas être, un jour, en situation, de la dire !

« Bon week-end et à lundi. » : une petite phrase détestable qui évoque un univers grisâtre de routine, d’ennui, de sécurité, de photocopieuse, de confort et de tabac froid... Bref tout ce que je voulais fuir en choisissant ce métier.

Me serai-je laissé rattraper ?

Etre comédien au théâtre de la Huchette, c’est avoir la certitude de conserver son statut d’intermittent du spectacle : échapper enfin à l’obsession des 43 cachets qu’il faut décrocher tous les 10 mois et demi, quitte à se déguiser en « père Noël » devant les grands magasins (je ne l’ai jamais fait) ou en larbin dans des spectacles de convention (je l’ai fait : c’est pire).

Être comédien au théâtre de la Huchette, c’est trouver le décor en place et les projos réglés...

Moi qui ai toujours combiné et confondu les métiers de comédien et de déménageur, je trouve cela tellement étrange que, avant la représentation, je traîne inutilement sur le plateau à ne savoir que faire...

Il y a donc, avouons-le, un certain confort et une relative sécurité dans cette situation nouvelle, mais là n’est pas l’essentiel. L’essentiel c’est ce texte qu’on travaille chaque jour, ce sont les petites nuances qui viennent insensiblement enrichir notre interprétation. Jouer plusieurs jours de suite est un luxe qui n’est donné qu’à Paris et en Avignon (pendant trois semaines). Un luxe redoutable : on pourrait craindre la lassitude ou la sclérose... Je n’y crois pas : je vais bientôt jouer avec Jacqueline Staup qui a créé le rôle de la bonne en... 1951. J’ai croisé dans la loge des comédiens qui jouent depuis 30, 40 ans... Et qui s’accrochent à leur personnage avec une ardeur, un enthousiasme juvénile. C’est d’ailleurs ça que je trouve troublant et attachant chez les comédiens... Il y a toujours un quidam pour s’esbaudir devant notre mémoire : « Comment faites-vous pour apprendre tout ça par cœur ? », et de nous regarder comme des phénomènes de foire... Alors que ce n’est pas ça qui compte mais bien cette faculté que nous avons, jour après jour, année après année, de faire naître, d’éprouver, de partager des sentiments toujours neufs. Aujourd’hui, je me sens prêt à être un professeur timide et meurtrier tous les soirs pendant des décennies !

J’aurais cette chance, du 8 au 13 mars, à 20h, au théâtre de la Huchette à Paris, téléphone : 01 43 26 38 99. Ensuite, j’aurais beaucoup de plaisir à reprendre quelques répétitions avec Emmanuelle Tregnier pour préparer nos deux prochaines représentations de « Célimène & le cardinal » qui auront lieu dans la grange du château de Saché (37) le vendredi 26 mars à 20h30, téléphone : 02 47 73 24 74, et le lendemain, samedi 27 mars à 20h30 dans la salle du logis royal au château de Loches (37), téléphone : 02 47 59 01 32. Ces deux représentations bénéficient du soutien du Conseil Général d’Indre & Loire.

En avril, la compagnie renouera le fil de ses tournées : une représentation par ci (en Moselle), une représentation par-là (en Berry) ?

Le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de mars » !

Vous en saurez un peu plus en visitant notre site : www.theatredelafronde.com (promis je vais essayer de mettre en ligne les belles photos que Yann Gachet a prises de
« Carcan & Flèches ») et beaucoup plus en venant nous voir !