Nouvelles de novembre 2009 - Rendez-vous de décembre 2009

Notre nouvel épisode :

Les feuilles intercalaires

Résumé des épisodes précédents :

On n’y croyait plus. On nous avait tellement répété que c’était fini, qu’il n’y avait plus de budget, plus de personnel, que de toute façon plus personne ne parlait notre langue... Le mot d’ordre des autorités de tutelle étant : « visibilité », il fallait s’adapter : faire de l’événementiel, de l’image... du bling-bling...

Et pourtant cette tournée en Roumanie a piqué comme un rappel joyeux à qui commençait à renoncer... Pourquoi tant de plaisir à ces tournées aventureuses dans les centres culturels français à l’étranger ? Parce qu’on s’y dope à l’enthousiasme, à la culture, à la curiosité... Parce que chacun y fait assaut de dévouement et d’énergie. Et il en faut pour remplir les salles (au point de devoir refuser 150 personnes à Iasi). Il en faut pour accueillir « Rhinocéros » dans sa version « aérienne » (c’est-à-dire : avec pour tout bagage deux cadres en alu et une toile peinte, le complément restant à trouver sur place et dans l’urgence).

Deux représentations donc : dans le théâtre universitaire de Iasi où Gika, vieux régisseur ronchon et ingénieux, nous a bricolé un décor comme je les aime : avec trois bouts de ficelle et du savoir-faire. Puis au studio-théâtre Magyar de Cluj-Napoca où une demi-douzaine de techniciens, électriciens, menuisiers... nous ont accueillis dans une salle tellement luxueuse, moderne et suréquipée que j’en étais gêné. En France, quand j’accède à ce genre de salle (en tant que spectateur le plus souvent) j’ai toujours l’impression d’y pénétrer par effraction…

Mais parlons surtout de la représentation des « Konkasseurs de Kakao » que nous avons donnée au lycée bilingue de Bistrita, en Transylvanie. La salle de spectacle était... celle d’un lycée. Pour la circonstance, les organisateurs avaient loué un équipement technique : 4 projecteurs que deux jeunes collégiennes se sont empressées de déballer.

C’étaient des L.E.D. (Light-Emitting Diode), la nouvelle génération de projecteurs, je n’en avais vu qu’en photo mais j’en connaissais le principe : en modulant la fréquence de l’onde lumineuse on modifie la couleur de la lumière émise : plus besoin de ces films de plastique colorés nommés « gélatines » qu’on place devant la lentille. Rançon du progrès : l’utilisation des L.E.D. requiert un jeu d’orgue spécifique (et quelques connaissances techniques), faute de quoi, le projecteur émet une lumière uniformément grise bleutée propre à transformer n’importe quel Konkasseur en victime (ou suppôt) de Dracula...

Désarroi momentané des artistes et des collégiennes/techniciennes ! Ce sont elles pourtant qui ont inspiré la solution. A les voir s’agiter toute mignonnes et désemparées, je me suis souvenu de mes propres années de collège. La classe de 3ème au C.E.S. Pasteur dans le quartier du Sanitas à Tours. Nous avions obtenu, de l’administration, d’organiser une boum, chaque jour, après la cantine, dans une grande salle attenante au réfectoire. La chose ferait sans doute aujourd’hui bondir, à l’époque (début des années 70), elle faisait simplement sourire les adultes... Mais nous prenions très au sérieux nos premiers slows et nos essais de rock'n roll. Pour la circonstance et pour l’ambiance, nous baissions les rideaux de la salle et nous scotchions sur les lampes, les feuilles intercalaires en plastique colorées et translucides de nos classeurs (attention ! pas de contact entre la feuille et la lampe sous peine de crémation avant la fin du slow).

C’est ainsi que, à Bistrita, par la grâce de quelques souvenirs scolaires, et par celle des collégiennes qui ont sacrifié leurs protège-cahiers rouges, nos « Konkasseurs » reprirent des couleurs.
Ils en auront encore des couleurs, nos « Konkasseurs » quand nous les donnerons le 12 décembre, à 20h30, à la salle des fêtes de Seuilly, réservation au 02 47 95 95 22.

Madame et Monsieur Schmitt risquent d’en avoir aussi ! Et de belles, le lendemain ! D’abord parce que ce sera notre création de « Carcan & Flèches » de Fabrice Melquiot et que l’émotion des grandes premières donne toujours des couleurs, ensuite parce que cette création se fera en plein air, devant notre caravane, et que le ciel de décembre donne aussi parfois de belles couleurs. Heureusement cette courte comédie sur les gens du voyage se fera chez nos amis de « La Touline » à Azay-sur-Cher, nous serons entourés de braseros, sur lesquels grilleront d’autres créations : des saucisses apprêtées selon une recette originale du charcutier de Montlouis et qui s’appelleront désormais des « Toulines » ! Dimanche 13 décembre à 12h, entrée libre, réservation obligatoire au 02 36 43 07 28.

Quel est le fameux spectacle dont les répétitions vont débuter le 2 décembre avec Emilie Chevrillon et Jean-Marie Sirgue, sous la conduite de Marcel Cuvelier ?
Seront-ils prêts le 10 janvier pour une reprise à la Huchette ? *

Le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?

Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles de décembre » !

Vous en saurez un peu plus en visitant notre site : www.theatredelafronde.com et beaucoup plus en venant nous voir !

* Ce spectacle ne sera pas une production du Théâtre de la Fronde