Résumé des épisodes précédents :
Le trou dans le rideau rouge à travers lequel les comédiens surveillent la salle qui se remplit, c’est vieux comme le théâtre. Bien avant l’invention du rideau rouge, au temps des premières représentations dans les cavernes, notre ancêtre commun : l’homo comediensis, devait déjà guetter, à travers une fissure de la pierre, l’arrivée de ses congénères.
Si on ne trouve plus guère de rideau rouge dans le théâtre d’aujourd’hui, le trou n’en est pas moins présent : aménagé discrètement dans le rideau de fond, dans un pendrillon, voire dans un élément de décor, il durera tant que durera ce curieux sentiment, mélange de curiosité et d’appréhension : le trac.
Je l’éprouve, certes, comme tout un chacun, mais d’ordinaire, on ne me surprend pas, avant l’entrée en scène, l’œil collé au trou d’un quelconque rideau rouge. Pourtant depuis mon arrivée au Poche Montparnasse, je succombe... Et je passe les dernières minutes précédant la représentation devant... la télévision.
Quelques explications : la régie technique, c’est à dire l’endroit d’où on maîtrise le son et la lumière du spectacle, est généralement installée au fond de la salle, derrière les spectateurs. Ce n’est pas le cas au Poche, et Denis, le technicien, travaille en coulisse (côté cour). Ses interventions sont indiquées avec précision en marge du texte et il n’aurait théoriquement pas besoin de voir le spectacle pour en assurer la régie, mais pour plus de sûreté, de justesse et de confort, il a installé une caméra vidéo au fond de la salle qui fixe le cadre de scène et lui transmet les images sur un moniteur, en coulisse.
Je ne pensais pas tomber, un jour, sous le charme d’une vidéo-transmission... Mais ici le matériel est très vieux et les images en noir et blanc ont une étrange particularité : quand un objet immobile (le décor) est filmé fixement, son image s’imprime de façon durable sur le moniteur, mais quand un objet traverse le champ rapidement on n’aperçoit que sa silhouette auréolée d’une légère comète lumineuse. Il en est ainsi des spectateurs qui traversent le cadre de scène : ils ressemblent à des feux follets, à des fantômes bienveillants qui regagnent leur place...
Pendant la représentation, on ne voit pas le public (à peine distingue-t-on des silhouettes, au premier rang) mais on l’entend, on l’écoute, on respire avec lui, on partage le même souffle, les mêmes émotions...
Ensuite, après les saluts, dans la coulisse, devant la télé...
Je regarde partir les aimables fantômes...
Mon aventure parisienne tire à sa fin (au moins pour cette saison), j’en garderai (entre autres) cet étrange et agréable souvenir...
Mais nous n’en sommes pas là : Le « Rhinocéros » va poursuivre ses barrissements obstinés pour encore six représentations au théâtre Poche Montparnasse, les 2, 3, 4, puis 9, 10, 11 avril à 19h (réservation au 01 45 48 92 97).
Ultime barrissement de la saison : le vendredi 17 avril à 20h30. J’aurai le plaisir de jouer « Rhinocéros » chez mes amis de la compagnie « Clin-d ’œil », 12 avenue de la république à Saint-Jean-de-Braye (45) (réservation : 02 38 21 93 23).
Le lendemain, samedi 18 avril à Seuilly (37) à 20h30, je retrouverai la comédienne Emmanuelle Tregnier et nous interpréterons « Célimène & le cardinal » (réservation au 02 47 95 95 22).
Enfin le samedi 25 avril, Serge Rigolet et moi-même donnerons une nouvelle représentation de « Les trous dans la couverture », ce sera à la salle des fêtes de Bréhémont (37) à 20h30 (réservation : 02 47 73 24 74).
Le camion nommé « MENUISERIE » reviendra-t-il du Vendômois ?
Comment se passeront les dernières de « Rhinocéros » au Poche Montparnasse ?
Arriverons-nous à faire réapparaître notre site sur le net ?
Aurons-nous des subventions pour notre prochaine création ? Pour aller à Avignon ?
Le succès les guette, les huissiers les pourchassent !
- Nos amis s’en sortiront-ils ?
- Bien sûr !
- Mais comment ?
Vous le saurez bientôt, en lisant « Les nouvelles d'avril » !
Vous en saurez un peu plus en visitant notre site (si on arrive à régler un problème d’hébergeur) et beaucoup plus en venant nous voir !
... À suivre